Enola Game
Christel DIEHL
118 pages
Editions Dialogues (16 février 2012)
Quatrième de couverture
Une jeune femme et sa petite fille vivent enfermées dans leur maison. A l'origine de cette claustration, il y a Enola Game, une catastrophe dont on ne connaît pas la nature exacte : accident nucléaire ? Conflit mondial? Guerre civile? Au fil des semaines, malgré sa peur et son chagrin, la mère puise dans sa mémoire et ses lectures mille raisons de célébrer la vie. Les mots de Mallarmé qu'elle recopie dans son journal intime trouvent une résonance particulière dans le vide de son huis-clos : "Ma faim qui d'aucun fruit ici ne se régale, trouve en leur docte manque une saveur égale." Cependant, tandis que la mère louvoie entre sa douleur, ses souvenirs magnifiés et sa volonté farouche de donner un sens à la vie de son enfant, les quelques nouvelles du monde qui lui parviennent encore sont chaque jour un peu plus alarmantes. In fine, la question de ce roman pourrait être: que reste-t-il quand il ne reste rien ?
Christel Diehl a vécu à New York, vendu des lessives, dirigé le service marketing d'une fromagerie, puis a choisi d'enseigner l'anglais. Elle révère pêle-mêle Albert Camus, Joël Vernet, Philippe Forest, lan Mc Ewan, Jay McInerney, Nikos Kazantzaki et Nâzim Hikmet. Empathie, ferveur et épiphanie sont ses mots préférés. Elle est professeur à l'Université de Nancy. Enola Game est son premier roman.
Mon avis
Lu en un après-midi ! Une jolie couverture, illustrant si bien le texte.
Quand on ouvre ce livre, on ne veut le fermer qu'à la dernière : un "tourne-pages" ou "empêchededormir" ! (bon, là, accessoirement, il fallait que je retourne au travail !).
Cette lecture m'a fait penser à La Route de Cormac McCarthy et à Room d'Emma Donoghue.
La Route, pour le monde post-apocalyptique, sombre, sans avenir, suite à une catastrophe inconnue, et comme là, les personnages n'ont pas de nom ni de prénom ;
Room, pour l'enfermement, la création d'un nouveau monde par la mère pour son enfant, par son besoin de la protéger.
Une phrase, dès la quatrième de couverture, m'est revenue à l'esprit :
Jamais nous n'avons été aussi libres que sous l'occupation allemande,
Jean-Paul Sartre, La République du Silence, souvenir de mes cours de philosophie. Cette phrase veut dire plein de choses (clic ici par exemple), mais aussi qu'on ne prend conscience de ce que l'on a quand cela nous manque : sans liberté, on prend conscience de ce qu'est la liberté. Ici, la mère repense à des épisodes plus ou moins douloureux de sa vie passée, elle pense au printemps, dont elle se refusait à ouvrir les fenêtres pour le laisser entrer et l'apprécier.
Et elle se rappelle ses enfants, ses lectures, ce qu'elle aurait aimé faire, dire et ce, dès les premières pages.
Jusqu'à la fin.
Logique.
Une très belle découverte.
Une auteure à suivre.
Ce livre plaît sur la blogolecturesphère : ManuChaplum (merci, vile tentatrice !), Aifelle, Canel, Clara, Kathel, Lounima, Noukette, (autre tentatrice), Soukee, Sylire, Une comète, Val., Véronique de l'Arrajou, etc. (je vais maintenant que mon billet est rédigé lire vos avis !).