Sukkwan Island
David VANN
212 pages
Editions Gallmeister (collection Nature Writing)
7 janvier 2010
Quatrième de couverture :
Une île sauvage du Sud de l'Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées.
C'est dans ce décor que Jim décide d'emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant.
Après une succession d'échecs personnels, il voit là l'occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu'il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable.
Jusqu'au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.
Sukkwan Island est une histoire au suspense insoutenable. Avec ce roman qui nous entraîne au coeur des ténèbres de l'âme humaine, David Vann s'installe d'emblée parmi les jeunes auteurs américains de tout premier plan.
(site de l'auteur : clic)
David Vann (né en 1966 sur l'île Adak, en Alaska) est un écrivain américain.
Les plus notables de ses écrits sont A Mile Down: The True Story of a Disastrous Career at Sea (basé sur l'histoire du naufrage d'un bateau construit par l'auteur) et le recueil de nouvelles, Legend of a Suicide (inspiré par le suicide de son père). Il publie également dans les magazines suivants : The Atlantic Monthly, Esquire, Outside Magazine, Men's Journal et Writer's Digest. Ses textes sont notamment appréciés pour leur approche nouvelle de la masculinité (d'après wiki*pedia).
Après avoir parcouru plus de 40 000 miles sur les océans, il travaille actuellement à la construction d'un catamaran avec lequel il s'apprête à effectuer un tour du monde à la voile en solitaire. Il vit aujourd'hui en Californie (4ème de couverture).
Mon avis :
Livre dévoré grâce à Yspaddaden (son billet ici).
Quelques informations :
* Le prénom du père apparaît à partir de la page 115 (et en quatrième de couverture).
* Une Dolly Varden est un omble/truite (entre autres, page 31).
* Un pygargue est un rapace : l'aigle à tête blanche est le symbole des Etats-Unis (ibid.).
* Un glouton est un petit mammifère omnivore, ressemblant à un petit ours (page 38).
* Un "bâton à lancer" (page 35) est en fait un propulseur (voir ici et des videos sur you*tube, par exemple) qui permet d'augmenter la vitesse de la lance (par exemple).
* Un tangon (page 48) est comme un "mât" vertical, perpendiculaire à la coque qui sert à amarrer le bateau.
* Un chabot désigne plusieurs espèces de poissons d'eau douce (page 109).
* Différentes races de saumon (page 84) sont répertoriés.
Sa biographie (l'Alaska, les bateaux, entre autres choses), sa connaissance des poissons, par exemple, rendent l'écriture vraie : on sent le vécu.
Le nature writing est un style en vogue aux Etats-Unis.
Là, il est le prétexte d'un huis-clos entre un père, déboussolé, qui veut se rapprocher de son fils, rêve d'un retour à la nature, mais sans savoir clouer une seule planche ! Un fils de 13 ans qui peut apparaître plus mûr que le père, qui, à son âge, sait vider un poisson. La première partie est écrite du point de vue de l'enfant.
On navigue entre La Route (voir ici mon billet) et Into the Wild (film à voir, adapté d'un livre), surprenant.
Drame de la solitude. Pas d'analyse ni de jugement. L'histoire se suffit pour comprendre.
L'écriture est fluide, on a toujours envie de poursuivre, on veut savoir quel est ce drame, pourquoi cela bascule, jusqu'où on peut aller.
Bon, sur 212 pages, patienter 113 peut sembler un peu long, c'est pour faire monter la pression (j'ai beaucoup aimé certains passages de la seconde partie).
J'attends la traduction d'un autre de ses livres.
Je n'en dis pas plus, vous laissant envie de le lire vous-même.
Merci à Yspaddaden pour cette découverte.
P.S. : lire l'interview de David Vann par In Cold Blog sur son blog, ici (uniquement si vous ne voulez pas lire le livre !)