C'est pour ton Bien
Alma BRAMI
196 pages
Editions Mercure de France (février 2012)
Quatrième de couverture
La jeune mère voulait que Charlotte incarne l'inverse de tout ce qu'on avait pu lui marteler sans répit, dans son école en uniforme. Sa fille ne serait pas réduite à donner l'illusion d'être subtile sans l'être, à avoir les ongles peints et la peau veloutée, à rire en silence sans dévoiler ses dents parce que c'est plus raffiné. Charlotte serait une femme que l'on écoute pour autres choses que pour ses problèmes de cheveux et de dîner trop cuit, une femme respectée pour elle et non pour son mari brillant, une femme qui prend des décisions sans demander la permission à Dieu. Sa fille deviendrait ce qu'elle aurait aimé être elle, si son ventre ne l'avait pas surprise. Une Marie Curie sans Pierre.
Après Sans elle (2008), Ils l'ont laissée là (2009) et Tant que tu es heureuse (2010) salués par la critique et traduits en chinois, Alma Brami, 26 ans, nous offre son quatrième roman, C'est pour ton bien.
Mon avis
Merci Hélène de Lecture & Chocolat dont l'enthousiasme m'a donné envie de lire ce livre. Je ne connaissais pas cette auteure que je recontre ici.
Page 19 : Si elle suivait la banalité ambiante, Charlotte se résumerait très vite à " Chacha ". Répéter mollement une syllabe, langage bègue, lan gage bébé, pour créer une connivence, de la tendresse. Lili veillerait à ce qu'on ne lui écorche jamais son prénom. Tout gâcher avec un diminutif déplorable.
Oh que je partage l'avis de Lili ! Quelle manie de toujours couper un prénom ! Lili, la mère de Charlotte en a souffert dans son enfance peut-on comprendre à travers ces mots (et sa sœur est appelée Zaza).
Toujours page 19 (paragraphe précédent) : Lili ignorait presque tout, mais elle était sûre d'une chose, elle n'offrirait pas à sa fille l'enfance qu'on lui avait infligée.
Lili ne veut pas appliquer l'éducation rigide, obtuse qu'on lui a inculquée, soit disant pour son bien (fille-mère, elle fut chassée par ses parents qui lui offrent toit et argent, mais veulent l'oublier, la faire disparaître au monde, pas de pardon). Elle veut que son enfant soit libre et heureuse. Mais y parvient-elle ? Justement, par l'éducation qu'elle prodigue : cocoonante, entourante, étouffante. Un couple mère-fille. Sans relation avec autrui. Sauf quand arrive le moment où Charlotte entre au collège (jusque là scolarisée par sa mère). Sa mère qui dépérit, comme s'il lui manquait un membre.
Dans un autre genre, Lili a appliqué elle aussi le principe " c'est pour ton bien ": Quand sa fille lui demande d'où elle vient, qu'elle se voit différente (trop grosse, etc.).
Un livre que j'ai trouvé " tristement beau ". Une écriture légère, en finesse.
Merci à toi Hélène de Lecture & Chocolat pour cette lecture hors du temps.
Un livre qui voyage pour le plaisir littéraire de Une Comète, Anne des Mots & des Notes, Isa, Minou et Laeti.
chez Evy (Tour Eiffel)