Berlin

15 février 2012

Jason LUTES

2 volumes de 213 pages (2009)
Editions Delcourt

Quatrième de couverture
Berlin, la cité des pierres est la première partie d'un captivant récit imaginé par Jason Lutes. Les personnages principaux de ce roman graphique, le journaliste Kurt Severing et l'artiste peintre Marthe Müller, évoluent au milieu d'événements historiques dramatiques, au temps des heures sombres de la république de Weimar. La Cité des pierres couvre une période de huit mois passés à Berlin, de septembre 1928 au ler mai 1929, et reconstitue méticuleusement les espoirs et les combats de ses habitants, au moment où leur futur semble s'obscurcir devant la montée d'une ombre menaçante.

Berlin, ville de fumée : dans ce deuxième volume de la fresque épique imaginée par Jason Lutes au temps de la République de Weimar, nous retrouvons le peuple allemand aux prises avec les interrogations suscitées par les événements du 1er mai 1929. Désormais liés par la passion, le journaliste Kurt Severing et l'artiste peintre Marthe Müller poursuivent leur engagement esthétique et militant. Le développement des idées nazies semble irrésistible mais, devant la montée des discours guerriers, la vie nocturne de Berlin paraît plus active que jamais, entre boîtes de jazz et égéries lesbiennes. Crise économique, antagonismes politiques, élite indifférente et racisme ambiant, toute ressemblance avec l'époque contemporaine n'étant pas fortuite...

Mon avis

Ce qui m' attirée en tout premier ? La couverture, sobre, comme un carnet sur lequel on note tout.
J'aime aussi (sans outrance) les dessins en noir et blanc, qui permettent de souligner les paysages, les architectures ; mais ici, ce n'est mis en avant systématiquent ; au contraire, les arrière-plans sont souvent vides, ou avec peu de détails (sauf un jardin public dans le tome 2).
De même les Noirs, qui sont blancs sur le dessin... ce qui fait étrange... car ce sont des signes extérieurs qui vont les définir (cheveux crépus, etc.).
D'autres points m'ont fait tiquer (et M. Lystig) : l'histoire se déroule à Berlin, des bâtiments sont recouverts d'affiches ; ces affiches sont en anglais (tome 1, page 154) ! Les bulles des personnages on été traduites... pourquoi pas les affiches ? De même, le tract page 157 et l'article de journal page 172...

L'histoire ? Un peu décousue, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, les personnages (dont certains (personnages principaux et secondaires) peuvent se ressembler), des personnages que je m'attends à se croiser. Et des personnages qui semblent en dehors, pas s'impliquer, subir les évènements. De temps en temps, les pensées des personnages dans des bulles, où s'expriment leur quotidien, leur réflexion, leur prise de conscience (le policier, la logeuse par exemple).
Et c'est long, deux albums de 213 pages chacun.

En revanche, la perception de l'histoire au jour le jour est là, la montée des "chemises brunes" qui ne se cachent plus, les "rouges" qui se battent, juqu'au premier mai 1929, sanglant, le rejet qui monte peu à peu contre les Juis (des paroles, des brimades, etc.).

On croise des étudiants artistes, des artistes (des fêtards), mais où est le Bauhaus ? Nulle part, pas un mot sur ce mouvement artistique (architecture et design, principalement, mais aussi, photographie, danse, etc.) (style qui j'aime, comme Frank Lloyd Wright et Le Corbusier jeune !) (mais je m'égare...) [un coup de pub pour Loving Frank de Nancy Horan chroniqué ici]. On y danse sur du jazz...

Une lecture en demi-teinte (ah ah ah)... le thème historique m'a attiré, mais je ne suis pas rentrée autant que je l'aurai voulu dans la lecture, suite à cette impression de détachement des personnages, de la longueur des volumes. La noirceur (re ah ah) ne fait qu'être ébauchée, on la devine qui monte, qui s'insinue partout, pas trop remarquée [nous avons le recul pour voir quand et comment cela a commencé, mais dans les années 30, peu de remous...] [là, je fais encore de la pub pour un livre chroniqué : La Vague de Todd Strasser, expérience sur la puissance du groupe, née suite à une question : comment les Allemands ont pu laisser leur haine croître ?] (et si je découvrais Maus d'Art Spiegelman ?).

C'est une lecture commune proposée par Mo' ici ; et les blogueuses-lectrices qui l'ont lu avec moi sont Joëlle, Cely, Vero et Mo' !
Emmyne aussi l'a lu, son avis est là.