Royaume Désuni

7 janvier 2012

James LOVEGROVE

473 pages
Editions Bragelonne (2008)
Titre original : Untied Kingdom (2003)

Quatrième de couverture
Sarajevo, Grozny... Londres ? A l'heure où l'Irlande est à peine apaisée, où l'Ecosse manifeste des velléités d'indépendance, James Lovegrove, l'auteur de DAYS, est de retour avec un nouveau livre événement, roman catastrophe et roman d'amour, imaginant la désintégration dramatique de son pays. Dans une Grande-Bretagne mise au ban de la communauté internationale, bombardée au hasard, qui n'est plus que ruines, de minuscules communautés survivent tant bien que mal en s'accrochant aux traditions ancestrales et aux mythes qui structurent leur identité. C'est dans cette Angleterre à la fois terrifiante et magique que l'instituteur Fen Morris va entreprendre un voyage afin de sauver celle qu'il aime...

James Lovegrove est l'une des figures de proue de la nouvelle fiction britannique. Il ressuscite le genre de l'anticipation, dans la tradition de George Orwell ou Aldous Huxley. Son regard satirique, inventif et critique sur le monde contemporain a su toucher le public avec DAYS, succès inattendu porté par la ferveur des libraires, la reconnaissance de la presse et l'enthousiasme des lecteurs. Après avoir fait mouche sur le consumérisme, Lovegrove revient avec brio et émotion remettre en cause nos certitudes ordinaires.

Mon avis

Attention, dystopie en vue !

Un livre qui m'a emballée ! Une histoire qui m'a entraînée, que je n'ai pu lire, à mon grand désespoir, d'une seule traite !

A la bibliothèque de mon petit village, il était sur la petite table où la bibliothécaire met en avant quelques livres : j'ai été attirée par sa couverture. J'ai lu l'édition grand format. Admirez la couverture (cliquez pour l'agrandir), même s'il la couverture grande-bretonne serait plus juste : on parle de l'Angleterre, pas du Royaume-Uni (donc drapeau différent) (voir aussi la couverture de l'édition de poche).
L'histoire d'un homme qui va chercher sa femme enlevée... Il va rencontrer des personnages haut-en-couleur le long de sa route. Des réflexions discrètes sont parsemées dans le livre, des observations, sur la vie avant le "Pari malchanceux" qui a entraîné la mise au ban de l'Angleterre (puisque celle-ci semble détachée de l'Ecosse, du Pays de Galles et de l'Irlande, l'Angleterre serait donc une île ???) et son bombarbement de loin en loin par la "Communauté internationale" : les Anglais sont revenus à un mode de vie sans machine : ni téléphone, ni ordinateur, ni télévision...

Downbourne [que l'on pourrait traduire par basse borne ?], comme presque toutes les petites villes de province, n'avait pas réussi à échapper au commerce moderne et prédateur. Au début des année s1980, elle avait été prise pour cible par ces deux armes de destruction massive qu'étaient le supermarché et la rue piétonnne, lesquels avaient fini par avoir la peau des quelques petits commerces qui subsistaient encpre. Ceux qui avaient résisté aux assauts du supermarché - ouvert par une très importante chaîne de distribution - avaient été achevés par la rue piétonne et ses boutiques franchisées [...] Une fois dans ce couloir dédié à la consommation, on aurait pu être n'importe où, tant ces rues se ressemblaient d'une ville à l'autre (page 29).

On y parle de la cuisine anglaise (page 109, les autres allusions à la cuisine anglaise sont moins... savoureux !), d'après le Pari malchanceux, où l'on servirait, selon les Américains, des " burgers de blaireau ", ce qui est bien évidemment faux, puisqu'il n'y a plus de fast-food et selon les Français, la dernière spécialité serait la tarte à la souris. Du moins, c'était ce qui se racontait en Angleterre. Mais d'où viennent ces idées, puisque l'Angleterre est coupée du monde ?