Per ODENSTEN

553 pages
Editions Rivages (2010)
En lampa som gör mörker (traduction similaire)

lampe___t_n_bresQuatrième de couverture
« Un homme parle d'un camp, situé quelque part en Europe, l'époque est un avenir figé. L'homme a grandi dans le camp comme petit-enfant de celui qui l'a fondé. Dès le début, c'était une sorte de colonie pour jeunes puis l'horizon s'est assombri et l'idéalisme a pris de plus en plus des traits fascistes. Puis le camp est tombé dans l'oubli, seul le gamin et sa famille sont restés. Les baraquements se sont effondrés. Mais soudain une nouvelle époque trouve de nouvelles tâches pour ce camp. Un grand groupe de fugitifs s'y réfugient, une maladie mystérieuse se répand, la menace grandit, tout comme la violence. »

Ainsi Per Odensten parle-t-il d'Une lampe à ténèbres, roman saisissant et déroutant, véritable expérience littéraire d'une grande richesse thématique et philosophique qui n'hésite pas à jouer avec les règles du langage. Le narrateur, un homme sans pouce. témoigne d'événements qui se sont déroulés dans ce camp, des manipulations qui font écho à la fois aux régimes totalitaires du vingtième siècle et à des crimes de guerre contemporains tels que l'Europe croyait sans doute ne plus jamais en connaître. Une méditation brillante et sensible sur la liberté et son prix, sur la responsabilité collective et la manière dont le pouvoir déforme les hommes.

Per Odensten a reçu pour ce roman le Prix littéraire du grand quotidien suédois Svenska Dagbladet.

« Probablement un futur classique de la littérature suédoise. » Aftonbladet

« En fait, on ne peut se défendre en lisant cet admirable livre, de penser à Carlos Fuentes ou à Gabriel Garcia Marquez, sans parler de Kafka...  » Régis Boyer, extrait de la préface.

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Donc, si la lumière qui est en toi est ténèbre, quelle ténèbre ! Mathieu, 6 : 23

Etrange, bizarre... un ovni !

Aucun nom, aucun lieu, aucune époque.
Un seul enfant.
Des majuscules à certains surnoms "le Chauffeur", mais pas au "gamin".
Une absence (dans les chapitres où un homme raconte ce qui s'est passé, plus particulièrement) de ponctuation, un style étrange, des temps grammaticaux qui divergent, des niveaux de langage qui différent selon les phrases, des néologismes...
Ce livre est particulièrement étrange. Régis Boyer, le traducteur, a rédigé une introduction, qui aide à la compréhension du livre (et il a dû s'amuser à la traduction !) .

Quant à dire si j'ai aimé ou pas aimé ? L'histoire est intéressante, bizarre. On croirait lire Kafka, pour l'absurdité.

LAMPE_2Philosophique . Métaphore des camps. Une vie saine dans un corp sain. Un épouillage. Une déshumanisation, par l'absence de nom, par le traitement, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre, laissez-ici vos bagages (de maigres baluchons, des haillons). 600 personnes au maximum, puis quelques chapitres plus tard, 700 à son apogée. L'auteur ne l'a-t-il pas fait exprès ? Pour brouiller les pistes et embrouiller le cerveau.  Une Maladie (qui existe réellement), métaphore de la Grande Faucheuse. Une appréhension face aux livres, à la culture (quelque que soit ses formes, cela va mal tourner).

Per Odensten a mis 35 ans à rédiger ce livre, plus ou moins la suite de Gheel. Mais largement lisible sans lepremier.

J'avoue que même si l'histoire est intéressante, j'avais hâte (vers lafin) que cela se termine. Je voulais savoir comment cela se finissait. Et comme lecture de vacances, on fait mieux.

Bref... Si vous souhaitez découvrir un autre pan de la littérature suédoise, loin des polars, vous pouvez lelire. Mais ce livre n'est pas si simple d'accès. Et pas seulement par les sens cachés.

Un livre qui marque, qui reste longtemps en mémoire.

(deux couvertures suédoises)

Et hop, là aussi, deux challenges !

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